laura et raphael en asie dans un tuk-tuk

Volontariat en Asie pour Laura et Raphaël

Nous souhaitions donner la parole le temps d’une interview à ce couple, Laura et Raphaël, parti accomplir un voyage au long cours dans toute la partie Est du monde, et principalement en Asie. Animé par le volontariat et les rencontres, leur parcours est particulièrement savoureux et devrait inspirer à d’autres l’envie de suivre leurs traces à travers ce mode de voyage qui permet d’aller très loin, très longtemps, pour peu cher et surtout en se sentant profondément utile au contact même des habitants.

1/ Bonjour à tous les deux, pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, C’est Laura et Raphaël. Nous avons 28 et 26 ans.
Laura: Je possède une licence de sociologie et un master professionnel en gestion de projet urbain.
Raphael :  Après deux ans en physique je me suis réorienté vers l’éducation spécialisée. Nous sommes également tous deux animateurs et formateurs BAFA. C’est d’ailleurs en séjour de vacances que nous nous sommes rencontrés.

Le début de l’aventure

2/ Voilà bientôt deux ans que vous voyagez. Comment cette idée a-t-elle germé en vous ?

Raphaël : Nous nous sommes rencontrés un an avant le départ en juin 2013. Laura s’informait des démarches à suivre pour du volontariat à l’étranger et moi je finissais mes études en tant qu’éducateur spécialisé. Je m’apprêtais à faire du woofing en Europe ou ailleurs…

Nous avions tous deux des envies d’évasion, un besoin de changement…
Ce fut l’occasion de tenter l’aventure ensemble et de voir ce qu’il se passe ailleurs.
Nous voulions prendre le temps de voyager, rencontrer et faire du volontariat. Mais aussi prendre du recul par rapport à notre vie actuelle et réfléchir à celle que nous voulons mener ici et maintenant, et par la suite en France ou ailleurs.

Forme de volontariat, le woofing consiste à travailler bénévolement dans des fermes agricoles (souvent biologiques) en échange du gîte et du couvert. Plus d’infos sur le site WWOF.

3/ Un tel voyage demande une bonne préparation, pouvez-vous nous expliquer en quoi cela a consisté dans votre cas et combien de temps on doit lui réserver avant le grand départ ?

Laura : La préparation a commencé environ 6 mois avant le départ. Quand je parle de préparation je veux dire le début de la réflexion sur l’idée même de partir ensemble dans un premier temps, et ensuite, le COMMENT nous envisagions le voyage.
Étant tous les deux dans des sphères alternatives en France, des réseaux d’échanges et de partage (de connaissances, de  biens et services, de compétences), le volontariat et l’Autostop sont devenus assez rapidement nos leitmotiv.

Il y a quelques pays où nous voulions aller comme la Russie car j’ai étudié le Russe au collège et lycée. C’était l’occasion rêvée pour enfin pratiquer et en profiter pour découvrir cet immense pays.

Pour Raphaël qui est fan de montagne et de randonnées, le Népal était un pays immanquable.

volontariat asie raphael fait du stop
Rituel quotidien de l’autostop

Et tous les deux étions très intrigués par l’Inde.
Nous n’avons pas vraiment réfléchi au temps que ça nous prendrait, la limite étant la durée du visa touristique de chaque pays et la fin de nos économies en réalité.

Nous n’avions au final que la simple idée de partir et vivre un peu différemment (camping, volontariat, Autostop..) ce qui correspondait d’autant mieux au budget que nous avions.

Organisation avant notre départ :

    • Santé
      Les vaccins (hépatite et typhoïde) + dentiste + planning familial pour Laura + ordonnance pour la trousse à pharmacie de voyage + Anti-paludisme.

(Au bout d’un an nous avons donné plus de la moitié du stock de Doxicilyne (Anti-paludisme). Nous ne l’avons jamais pris en préventif mais en gardons à utiliser en curatif si besoin est).
Comme pour la plupart des voyageurs, nos problèmes de santé se sont révélés être liés au ventre et à la tête…

Nos conseils: Quelques Smecta, du paracétamol quand ça devient vraiment douloureux, de l’antiseptique, quelques pansements, du baume du tigre.
Il ne sert à rien de s’encombrer. ..

      • Administratif
        Assurance voyage, préavis appartement et organisation d’un vid’Appart pour se débarrasser de tout le superflu
      • Matériel et informations
        Selon vos besoins et votre destination, il y a bien sûr du matériel à acheter (la lecture de blogs de voyage pour informations sur le matériel, les différents visas ou le volontariat est recommandée).
        Pour info on se rend vite compte d’ailleurs que la plupart des visas sont faisables à la frontière ou dans les pays voisins.
      • Famille et amis
        Faire de multiples fêtes de départ avec les amis et les proches !!
        C’est réellement le plus important car la préparation c’est aussi la préparation au départ. Et bien sûr les au revoirs à la famille et aux amis un peu éparpillés partout en France.
      • Test en conditions réelles
        Nous sommes donc partis de l’appartement un mois avant de quitter le pays pour un mini tour de France en stop (Angers, Bordeaux, Nimes, Marseilles, Paris..).

C’était aussi la première fois que Raphaël faisait du stop. Il était donc important pour lui et pour nous d’avoir un avant-goût de ce qui nous attendait.
Ça nous a été très bénéfique pour la suite !

Bilan de cette première aventure dans l’hexagone :

      • D’un point de vue relationnel, nous avons survécu au vivre ensemble 24h/24.
      • C’était un test pour le matériel (par exemple la première tente achetée a eu un souci dès la seconde utilisation).
      • Cela nous a mis en confiance pour la suite. Nous sommes revenus plus déterminés que jamais et surtout très enthousiastes à l’idée d’essayer le stop un peu partout lors de notre périple à venir.

Une multitude de destinations

4/ Quels sont les pays que vous avez traversés pour le moment et quels sont ceux qui vous ont laissé les meilleurs souvenirs ?

Laura : Il y en a déjà beaucoup sur la liste ! Allemagne, Pologne, Lituanie, Lettonie, Russie, Mongolie, Chine, Laos, Cambodge, Thaïlande, Myanmar, Inde, Népal, (Myanmar et Thaïlande à nouveau) puis Malaisie, Singapour (Malaisie de nouveau) et pour finir Indonésie.
Soit 16 pays en 21 mois sur la route.
Nous nous sommes attardés dans certains pays, notamment 3 mois en Chine, 4 mois en Inde, 2 mois au Myanmar, 1 mois et demi en Malaisie et en Thaïlande et deux mois en Indonésie.

Nous avons traversé l’Allemagne, Pologne, Lettonie et Lituanie en moins de deux mois car ces pays n’étaient que des étapes sur la route pour l’Asie. Un peu frustrant pour nous mais on se dit qu’on trouvera bien l’occasion d’y retourner.

volontariat asie laura et raphael sont à Moscou
Étape en Russie sur la célèbre Place Rouge de Moscou

 

Concernant les pays qui nous ont laissé une forte impression, la Mongolie est un souvenir marquant !
Nous avons passé plus de 15 jours en volontariat dans le nord du pays à nous occuper d’un troupeau d’environ 300 chèvres et moutons, plus une trentaine de yacks, un nourrisson, deux enfants de 6 et 8 ans avec en prime le bois à couper pour le chauffage et la neige à faire fondre pour boire.
Des journées bien chargées et un temps glacial. Nous étions 9 à vivre dans la yourte dont un bébé de 7 mois. L’ambiance était plutôt animée, et les visiteurs ne manquaient pas.
Pour le coup c’était du volontariat 100% dépaysant !

Communication très limitée et températures négatives on fait de la Mongolie une de nos plus éprouvantes expériences de volontariat.

Mais à bien y réfléchir, dans tous les pays nous avons de très bons souvenirs, même si certains sont moins bons. Utiliser l’autostop, faire du volontariat ou du couchsurfing nous a beaucoup aidé à faire de belles rencontres. Cependant nous n’avons pas eu le coup de cœur partout…

Puisqu’il faut choisir néanmoins, nos coups de cœur sont le Myanmar et l’Indonésie !

      • Le Myanmar :

Nous avons passé deux mois au Myanmar à faire du volontariat dans des écoles monastiques, et notamment dans l’une des plus grosses d’entre elles située à Mandalay.
Les enfants et étudiants sont très demandeurs, les professeurs très contents de découvrir d’autres manières d’apprendre. Quant à nous, nous avions carte blanche sur la manière de réaliser nos cours et activités. Cette expérience de volontariat fut une totale immersion en terre birmane et bouddhiste de surcroit. Un pays magique, envoûtant, en pleine mutation (avec l’arrivée du tourisme de masse, les changements politiques..) tout en restant très attaché aux traditions.

Ce  qu’on retient c’est cette incroyable hospitalité et gentillesse birmane. Le stop qui à également bien fonctionné nous concernant, et la possibilité de dormir un peu partout sans aucun souci.  Ne pas devoir négocier tout le temps, même faire du troc à certains moments. Incroyable.

volontariat asie laura donne un cours de chant
Laura en plein cours de chant avec des enfants du Myanmar

 

      • L’Indonésie

Pour l’Indonésie notre coup de coeur résulte surtout de ce qui s’y est passé.
En particulier dans le Sumatra mais ça vaut aussi pour Java ou Bali.
Avant d’arriver dans le Sumatra, les seules choses auxquelles nous pensions c’était Tsunami (il y avait une alerte le jour de notre arrivée), le Haze et l’huile de palme. Nous avons été certes impressionnés par la tonne de palmiers qui recouvrent l’ile ainsi que les pipelines qui la traversent.
Mais ce n’est pas la chose qui nous vient à l’esprit quand on repense Sumatra désormais…

On pense avant tout rencontres, amis, sourire, gentillesse et hospitalité.
Nous avons été constamment invités à dormir chez les uns et les autres. Les policiers ont été très aidants aussi. Les endroits insolites pour dormir se sont multipliés : commissariat de police, restaurant, mausolée, etc

Nous appréhendions l’île de Java et surtout Bali, beaucoup plus touristique, mais l’hospitalité est tout aussi incroyable. Le couchsurfing a bien fonctionné et le stop aussi… même à Bali !

volontariat asie laura et raphael rencontrent des punks
Rencontre avec un groupe de punk-rock local en Indonésie

 

5/ À contrario, avez-vous été déçu par certains pays qui n’étaient, peut-être, pas conformes à l’idée que vous vous en faisiez ?

Laura : Il faut savoir se détacher de nos représentations parfois caricaturales pour apprécier un pays tel qu’il est (bien évidemment c’est toujours plus facile à dire qu’à faire). C’est valable pour un pays comme pour les personnes que l’on peut y rencontrer (habitants, touristes..). Évidement nous avons tous des représentations en tête, des images fournies par la télévision, internet, les livres, les autres voyageurs…etc

Donc, je ne dirais pas qu’on a été déçu par certains pays, mais à contrario que certains n’ont pas été conformes à l’idée qu’on s’en faisait. Pour la plupart nous ne savions pas à quoi nous attendre, donc pas de quoi être déçu. On peut considérer L’Inde et le Népal comme deux des pays qui n’ont pas été conformes à l’idée qu’on s’en faisait. Et en un sens, c’est tant mieux.

      • L’Inde

L’Inde est un pays qui nous a mis KO. Cela faisait un an que nous voyagions en arrivant dans ce pays.
Nous pensions qu’en Inde la vie était très peu chère. C’est vrai, mais seulement pour les endroits les plus touristiques. Puis après la Chine nous nous étions fait une bonne idée des pays à forte population.
Mais l’Inde c’est encore diffèrent, très différent !
Plus oppressant. Et aussi très bruyant. C’était fatiguant mais ne nous a pas empêché de rencontrer des gens formidables avec qui nous sommes toujours en contacts. Nous y retournerons c’est sûr !

      • Le Népal

Au Népal, on a adoré les paysages, les gens également. Nous avons pris beaucoup de camions pour voyager dans le pays, ce qui nous a laissé le temps de bien apprécier les alentours. Néanmoins c’est le seul pays où nous avons eu du mal à trouver du volontariat sans devoir payer. Ce qui montre aussi l’attrait des étrangers pour cette destination et le business que cela crée autour du volontariat…

Heureusement ce n’est pas une généralité et nous avons eu tout de même de très bonnes expériences de volontariat au Népal (construire des abris, récolter le riz dans les champs..).

Le voyage en pratique

6/ Quel est le mode de déplacement que vous privilégiez pour vous déplacer de ville en ville et de pays en pays ?

Raphaël : En majeure partie nous faisions de l’Autostop, et ce pour 3 raisons :

      • Économique : Un trajet unique entre une point A et un point B ce n’est pas si coûteux, mais après 21 mois sur la route à travers une quinzaine de pays, ça fait un sacré poste de dépense.
      • Sociale : Le stop c’est un peu plus fatiguant et cela demande souvent de la patience mais ça marche. Prendre le bus nous coûterait seulement quelques euros. Mais là n’est pas la question, si on fait du stop c’est aussi en grande partie pour les rencontres qui en découlent.
        On aime beaucoup rencontrer les locaux. Et discuter autant que possible !
        C’est aussi l’occasion d’apprendre quelques mots. Prendre son temps, donner de la valeur au chemin parcouru (en terme de processus) et pas seulement à l’arrivée (le résultat).
        L’idée est aussi de donner une autre fonction aux véhicules que celui d’aller d’un endroit à un autre, car la voiture peut-être vue aussi comme lieu de rencontre, d’échange et de partage, au même titre que nos actions dans le volontariat.
        En résumé, le stop offre un voyage lent, dans une société qui va à toute allure.
      • Environnementale : Les raisons sont multiples. Il y a tellement de voitures avec de la place et à bord seulement le conducteur et parfois qu’un ou deux passagers. Il y a également tellement de trafic et d’embouteillages partout dans le monde. (Pékin ou Jakarta…). Sans parler de la pollution évidemment.

Depuis le début de notre périple, nous avons franchi les pays uniquement par voie terrestre.
De France à L’Indonésie en passant par l’Inde et le Népal.
Notre premier avion fût pris pour rejoindre Darwin depuis Bali en mai 2016.

Nous avons fait du stop plus de 50% de notre trajet.  Mais il nous arrive de prendre aussi le train quand les distances sont extrêmement grandes (comme en Inde ou en Chine), ou le bus.
Majoritairement les bus ont dû être pris contraints et forcés, lorsque de gentils locaux voulant nous aider nous payaient un trajet.

Autre témoignage d’un voyage en stop avec l’interview de Jeanne et Stefenn
volontariat asie - laura et raphael font de l'autostop
Toujours la banane malgré les conditions parfois difficiles de l’autostop

 

Le volontariat comme moteur pour avancer

7/ Une question revient souvent quand on pense à des voyageurs au long cours tels que vous : « comment font-ils pour vivre ? ». Aviez-vous des économies avant de partir et comment se passe le volontariat sur place ?

Laura : Nous ne sommes pas très dépensiers à la base et nous avions tous deux des économies sur nos comptes bancaires respectifs. A cela s’ajoute le fruit de 8 à 10 mois de travail avant départ et la liquidation à prix libre de tous nos biens qui nous ont permis l’obtention d’une cagnotte d’environ 5000 euros chacun.

Nous avons fait les comptes à la fin de la première année de voyage, depuis que nous sommes partis nous avons dépensé environ 8 euros par jour et par personne tout compris. Sachant qu’il faut plus ou moins compter un euro de visas par jour et un euro d’assurance, nous vivons donc avec à peu près 5 à 7 euros par jour pour le reste (manger, dormir, bouger).

Le volontariat et le fait de faire de l’autostop ont permis de réduire drastiquement nos dépenses ; le couchsurfing également.

Concernant le volontariat

Nous avons fait du volontariat dans quasiment tous les pays où nous sommes allés, parfois même plusieurs volontariats dans le même pays.

Le volontariat était à la base un moyen de rencontrer, partager, apprendre et surtout économiser. Par la suite c’est devenu tout simplement une nécessité pour nous.
La nécessité de se rendre utile.
Voyager pour voyager ça va un moment, mais passé un certain seuil ce n’était plus suffisant pour qu’on se sente bien. C’est ce dont nous nous sommes rendu compte durant ce voyage au long cours et en pratiquant le volontariat.

Le poste de dépense le plus important est la nourriture. Mais sans avoir fait le choix comme moyen de déplacement du stop, les transports pourraient allégrement devenir le premier poste de dépense.

8 Quelles activités avez-vous pratiqué durant vos volontariats ?

Elles furent nombreuses ! En voici quelques exemples :

      • Notre première expérience de volontariat  se déroula en Mongolie comme fermiers.
      • En chine nous avons travaillé dans une Guesthouse et une crèche.
      • Au Laos nous avons construit des bungalows en bambou.
      • Au Cambodge nous étions serveurs dans un restaurant
      • Au Népal nous avons construit des abris pour les gens victimes du tremblement de terre.
      • En Malaisie nous avons travaillé dans une Guesthouse/Café ainsi que dans une association qui recueille et soigne des chats errants… etc, etc

Environ la moitié de ces volontariats a été trouvée via HelpX ou Workaway.
Le reste s’est fait de manière spontanée, aux gré des rencontres.

En effet, la manière la plus simple de se renseigner sur le volontariat et de trouver de bonnes opportunités selon l’endroit ou vous vous trouvez est de consulter les sites dédiés tels que HelpX, Workaway ou encore France Volontaires.
volontariat asie laura soigne un chat
Voilà une expérience de volontariat en Malaisie qui plairait à beaucoup de monde !

 

9/ Question concrète sur un sujet qui n’est pas passionnant mais indispensable, comment cela se passe-t-il concernant les demandes de visas pour les pays que vous traversez ?

Raphaël : Les visas ont été faits au fur et à mesure, certains à la frontière (Cambodge, Laos, Malaisie, Singapour, Népal) et d’autres dans les pays voisins (le visa de l’Inde et Myanmar en Thaïlande, le visa chinois en Mongolie, le visa indonésien en Malaisie).
Le seul visa que nous avons fait avant départ était le visa Russe.

Certains pays demandent plus de documents que d’autres mais globalement les démarches restent abordables. Certaines ambassades n’ont pas vraiment leurs sites à jours mais avec les profusions d’informations et de blogs de voyage qu’il y a sur internet on peut assez facilement trouver ce qu’on cherche.

La grande question pour nous ce fut les tickets d’avions pour entrer et sortir d’un pays, heureusement là aussi il y a toujours des solutions pour les gens qui ne prennent pas l’avion comme nous. (Par exemple les Air Tickets, ou de simples réservations suffisent).
La preuve  : nous l’avons fait jusqu’en Inde puis en Indonésie !

volontariat asie raphaël et un camion
Petit bout de chemin avec un chauffeur poids-lourd Thaïlandais

 

Des rencontres mémorables

10/ Un voyage de ce type est naturellement propice aux rencontres. Quel est votre plus beau souvenir et votre anecdote la plus touchante à ce propos ?

Raphaël: Je peux vous en citer une des plus récentes, encore fraîche dans ma tête.
Nous sommes sur l’ile de Java. Nous quittons la ville de Magelan près de Borobudur dans l’après-midi.
On arrive alors à Yogyakarta. De là un homme et son fils de 6 ans nous prennent en stop. La nuit tombe, on essaie de communiquer mais il ne parle pas vraiment anglais et nous ne balbutions que quelques mots d’indonésien. On comprend alors qu’on se dirige chez lui pour discuter avec sa femme qui, elle, parle anglais.
En arrivant on explique un peu à celle-ci notre voyage et surtout le fait que maintenant nous cherchons un endroit où poser la tente. Elle traduit à son mari puis ils reviennent vers nous et nous proposent de rester chez eux pour la nuit. On est bien sûr ravis.
De là ils nous donnent à manger et nous montrent où se trouvent les commodités.
En arrivant on a vu que la famille habitait à 50 mètres de l’entrée du temple de Prambanan.
On mange et discute. Le mari nous propose d’aller au temple gratuitement. On en reste sous le choc. Nous ne pensions pas y aller vu les prix exorbitants pour l’entrée.  Il nous explique que les gardes n’arrivent  qu’à 6h et que du coup si on se lève à 5 heures nous pourrons entrer gratuitement. Très motivés par l’idée on part se coucher et mettons nos réveils pour le lendemain.
Un peu avant 5 heures il est déjà réveillé, nous a préparé un thé, et les fritures traditionnelles Indonésiennes. On s’habille et c’est parti !

En plus de l’entrée, le temple est grillagé et l’entrée n’est pas encore ouverte. Pas de problème, il connait bien les lieux, il suffit de passer le canal et un trou dans le grillage permet de se faufiler à l’intérieur du temple. Suite à cette visite quasi-privée nous ressortirons après l’ouverture par l’une des entrées, sans soucis non plus puisqu’il connait un garde qui s’avère être son voisin. Il est 6h30. Une journée qui commence on ne peut mieux ! 🙂

Laura et Raphaël en inde

Lora : Un autre souvenir me vient !
Nous étions en Inde, à Visakapathnam. Nous voulions acheter un  ticket de train. Après avoir attendu un bus local une bonne demi-heure, on décide de partager un tuk-tuk avec des Indiens. On arrive à la billetterie, on prend un ticket d’attente, et là on s’aperçoit qu’il y a plus de 110 personnes devant nous… Quand c’est enfin notre tour, 3 heures plus tard, la personne au guichet ne parle pas vraiment anglais tente de nous expliquer qu’il n’y a plus de billets disponibles pour les dates que nous voulions. Pas le temps de réserver une autre date qu’il appelle déjà le numéro suivant… (Hum… really ?.)
Normalement nous ne sommes pas pressés outre mesure mais cette fois-là nous avions rendez-vous avec un ami. Nous sommes un peu énervés et frustrés d’avoir attendu pour rien.
En sortant on commence à se faire harceler par les tuk-tuk qui nous annoncent un prix 10 fois supérieurs aux prix locaux. On décide de marcher. De là une voiture s’arrête avec deux jeunes Indiens. L’un d’entre eux ouvre la portière arrière et nous demande si on a besoin d’aide. On leur explique rapidement l’histoire de la billetterie et les tuk-tuk à prix exorbitants.
Ça les fait beaucoup rire. Très bon feeling, ils proposent de nous déposer.
On sympathise, ils vont à la plage, on finit par les accompagner une bonne partie de l’après-midi. Un super moment, une superbe rencontre, avec qui nous sommes d’ailleurs toujours en contact.
Un bol d’air frais après cette matinée chargé d’émotions.
Le soir de retour chez nos amis on leur raconte notre aventure de la journée.
De là ils nous apprennent que via internet on peut trouver des places qu’ils n’ont pas aux guichets. Le soir même nous réservons nos billets dans les dates qui nous conviennent via internet. Ouf !

Des histoires comme ça on en a à la pelle. Et ce sont souvent les mauvais moments qui amènent les souvenirs mémorables !

La suite ?

11/ Pour finir, avez-vous déjà en tête une date de retour en France et comment voyez-vous l’avenir ?

Non nous n’avons pas de date de retour.
La famille nous manque c’est sûr, les amis aussi. On verra après l’Australie. Nous avons un visa d’un an.
Ça nous laisse le temps de réfléchir à la suite. L’actualité en France n’est pas des plus réjouissante ces derniers temps, ce qui ne nous donne pas forcément la motivation de rentrer. Néanmoins, en parallèle, les choses bougent, les gens se rassemblent, des alternatives fleurissent un peu partout en terme de réflexion, d’habitat, de consommation… Nous suivons de loin le mouvement «  les nuits debout » et ça ça nous motiverait presque à rentrer en ce moment.

Sur du plus long terme nous rêvons d’une vie simple, dans de grands espaces pour laisser place à la créativité, l’imagination, les rencontres.. Nous aimerions acquérir plus d’expériences et de savoir-faire dans le domaine du maraîchage, de la construction et de l’habitat alternatif entre autre.

Rien n’est vraiment organisé pour le moment, nous nous laissons encore un ou deux ans pour peaufiner l’idée et la mettre en pratique… Pour le moment on imagine ça en France, mais rien de définitif.

Au moment où nous répondons à ce questionnaire nous sommes fraichement débarqués en Australie.
Une nouvelle partie du voyage se façonne tout doucement. Nous avons pris notre premier avion du voyage ( Bali >Darwin) et nous sommes là pour travailler et être rémunérés.
Une toute autre démarche que le volontariat cette fois mais tout aussi intéressante.
Notre budget de départ nous a amené jusque-ici, nous verrons où cette année en Australie nous emmènera par la suite !

Un grand merci à tous les deux ! 🙂

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À propos de Romain Desailly
Toujours un appareil photo à la main, ce passionné de photographie et de vidéo aime à arpenter le monde pour chercher des réponses aux questions qu’il ne se posait pas avant de bourlinguer. Il est le co-créateur de ce guide voyage.

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