Sarah, expatriée en Californie

Entretien avec Sarah, expatriée en Californie

1/ Bonjour Sarah, peux-tu te présenter ?

J’ai 31 ans, je suis originaire de Lille dans le Nord. Je vis à Los Angeles depuis bientôt 6 ans. Je travaille dans un cabinet de gestion de patrimoine, nos clients sont tous dans l’industrie du cinéma. Je m’assure des placements financiers de producteurs, acteurs et réalisateurs.

Je produis également une émission de télé-réalité depuis peu.

2/ Depuis combien de temps vis-tu en Californie ?

Je suis arrivée en 2010. J’y suis restée 1 an la première fois puis je suis partie une année en Australie. Je suis revenue définitivement à Los Angeles en 2012.

3/ Qu’est-ce qui t’a donné envie de partir pour les USA ?

J’avais envie de prendre l’air, de voir quelque chose de nouveau. La situation économique de l’Europe n’était pas des meilleures et je me suis dit qu’il serait bien d’enrichir mon CV et de devenir bilingue. Et puis, même si les États-Unis ne sont plus ce qu’ils étaient il y a 20 ans, ça fait quand même toujours rêver 🙂

4/ Quelles sont les différences culturelles que tu as le plus remarqué avec la France ?

Sarah à San Franciso : Golden Gate (signe en coeur avec les mains)En premier lieu l’individualisme ! Les Américains privilégient l’individu à la société. Et j’ajouterais qu’ils s’identifient à la classe sociale à laquelle ils aspirent et non à la classe sociale à laquelle ils appartiennent. Raison pour laquelle il n’y a pas de congé maternité par exemple. Les employés se mettent plus facilement à la place du patron et comprennent que ce n’est pas à lui de payer des semaines de congés supplémentaires car faire un enfant est un choix personnel. Il est donc entendu que ce n’est pas à l’employeur ou à la société d’assumer. Grosse différence avec la France où les Français attendent tout ou presque de leur employeur.

Ensuite le repli sur soi. Les Américains se soucient très peu de ce qui se passe en dehors de leurs frontières. C’est un vieux cliché mais c’est vrai. Ils voyagent très peu – ce qui est compréhensible lorsqu’il n’y a pas de congés payés, à l’opposé des 5 semaines en France – et ils sont très peu au fait de ce qui se passe hors de leur pays.

Et pour finir sur une note positive, les Américains sont beaucoup plus sympas et optimistes. Quand on prend du recul avec la France, on se rend compte à quel point on aime râler en France ! On se plaint pour absolument tout et n’importe quoi ! Les grèves sont constantes. Honnêtement on ne se rend pas compte de la qualité de vie que la France offre !

5/ Qu’est-ce qui t’a posé le plus de problèmes dans ton installation ?

Pas grand chose pour être honnête. Les premières années étaient même très faciles. C’est plutôt récemment que j’ai un peu plus de mal à vivre mon expatriation. J’ai un fils de un an et être loin de ma famille est difficile moralement, j’aimerais qu’il puisse passer du temps avec ses grands-parents.

Sarah, expatriée en Californie (USA), sur un paddle

6/ L’apprentissage de la langue du pays n’a pas été trop difficile ?

J’ai fait l’effort de ne fréquenter que des anglophones et j’ai évité les Français comme la peste ! class= »s2″>☺ A ce jour je n’ai d’ailleurs aucun ami Français, et pourtant ils sont nombreux à vivre en Californie. Je pense que cette immersion totale m’a beaucoup aidé.

7/ Y’a-t-il des pièges à éviter ?

La junk food à 15,000 calories qui te fait prendre 5 kilos en un weekend class= »s2″>☺.

Plus sérieusement, il faut définitivement prévoir un budget pour une voiture. Ici, contrairement à l’Europe, il est impossible de se déplacer sans voiture, les transports en communs sont pratiquement inexistants et les distances beaucoup plus grandes.

8/ Quels sont les moyens financiers nécessaires pour vivre à LA et est-il facile d’y travailler ?

usa-californie-expatrié-sarah-los-angelesIl est relativement facile de trouver un emploi. Le marché du travail est beaucoup plus flexible puisqu’il n’y a pas de CDI. Je n’ai jamais connu de période de chômage. Les employeurs sont beaucoup moins hésitants qu’en France pour embaucher puisqu’ils ne se retrouvent pas “coincés” avec un CDI, ils peuvent facilement vous virer du jour au lendemain sans préavis à contrario. Il est aussi beaucoup plus facile de grimper les échelons. On travaille plus (bien au-delà des 40h par semaine, pas de congés payes… etc), mais c’est récompensé !

Et les salaires ici sont beaucoup plus élevés. Par contre il y a d’autres frais que nous n’avons pas en France :

  • Il faut penser à payer une mutuelle tous les mois (compter $400 par mois pour quelqu’un de mon âge et en bonne santé)
  • Si vous avez des enfants, les frais de garde s’élèvent environ à $1,000 par mois pour une crèche et $1,300 pour une école.
  • Personne ne vous y oblige, mais il faut penser à cotiser pour sa propre retraite chaque mois.
  • Et bien évidemment, en Californie, impossible de survivre sans voiture, je le rappelle, donc prévoir l’achat, l’assurance, l’entretien et le carburant.




9/ Quels sont les avantages, selon toi, à vivre aux États-Unis par rapport à la France selon ta propre expérience ?

La flexibilité du marche du travail, les opportunités et l’attitude positive des Américains. Et en ce qui concerne la Californie bien évidemment le climat est un vrai plus, même s’il fait parfois beaucoup trop chaud (en bonne Française que je suis je m’en plains class= »s2″>☺)

Sarah sur une plage de Californie avec son chien

10/ Question inverse, quels sont les inconvénients objectifs à vivre aux États-Unis par rapport à la France ?

On peut réussir très vite mais aussi se retrouver sans rien du jour au lendemain. La couverture sociale n’est pas du tout la même.

11/ Comment sont les américains, et plus particulièrement les habitants de LA ? As-tu vécu un choc culturel important à leur contact ?

Les habitants de Los Angeles sont très cosmopolites. Il est très rare de rencontrer quelqu’un natif de Los Angeles. Beaucoup viennent de différents états pour venir tenter leur chance dans le milieu du cinéma et de la télévision. Il y a aussi beaucoup d’étrangers, principalement d’Amérique centrale et du sud.

usa-californie-expatrié-sarah-equitation-cow-girlLe plus gros choc culturel que j’ai eu a Los Angeles c’est justement cette obsession du cinéma. Je n’avais aucun intérêt particulier pour ce domaine ou celui de la télé lors de mon arrivée. Mais il est impossible d’y échapper. Sans le vouloir, je me suis retrouvée à travailler dans ce milieu et produire ma propre émission récemment.

Il y a beaucoup de rêves brisés ici et on le ressent fortement. Beaucoup sont prêts à tout pour réussir et ne reculent devant rien. On peut ressentir ce désespoir simplement en marchant dans la rue.

12/ Quelle est la meilleure période pour visiter la Californie ?

Toute l’année ! Juillet et Août sont peut-être à éviter car il fait facilement 35-40 degrés, mais à part ça, les températures sont toujours agréables, même en hiver.

13/ Quels seraient tes conseils pour quelqu’un qui s’apprêterait à partir vivre à Los Angeles, et plus largement aux Etats-Unis ?

  • Éviter les francophones pour maîtriser rapidement la langue anglaise.
  • Acheter un véhicule dès que possible.
  • Prévoir un budget pour une mutuelle/assurance santé.
  • S’inscrire sur internationaltrainee.com
    Ils m’ont trouvé un emploi et se sont occupés de toutes les démarches relatives à mon visa.
    Je ne me souviens plus du montant exact, mais il me semble que ça m’a coûté entre 4000 et 5000 euros pour un visa « J-1 » de 12 mois. Dès que j’ai trouvé un emploi, mon employeur m’a sponsorisé pour un visa de type « H-1 ». Ensuite je me suis mariée donc je n’ai plus eu besoin de visa, mais ça, c’est une autre histoire…

Pour finir, as-tu un top 5 des choses à faire ou voir à Los Angeles ?

  1. Getty museum.
  2. Theatre ou Art Deco tour in DTLA.
  3. Un concert au Hollywood bowl.
  4. Un événement sportif. Match de Baseball avec les Dodgers ou Basketball avec les Clippers ou les Lakers.
  5. Manger Mexicain à Bar Ama et prendre un verre sur la terrasse de Perch.

 

Je te remercie Sarah pour nous avoir accordé si aimablement cet entretien, et de nous avoir partagé ton point de vue.

À propos de Romain Desailly
Toujours un appareil photo à la main, ce passionné de photographie et de vidéo aime à arpenter le monde pour chercher des réponses aux questions qu’il ne se posait pas avant de bourlinguer. Il est le co-créateur de ce guide voyage.
3 commentaires
  1. Bonjour, super interview merci! Comment Sarah a-t-elle fait pour partir? Quel type de Visa? Combien ca lui a couté? Merci beaucoup

  2. Je dirais qu’il n’est pas obligatoire d’avoir une auto. Cela fait 4 ans que je vis à Los Angeles sans auto. Mon entourage, amis et collegues commencent à se debarrasser de leur voitures dû à l’expansion du co-voiturage et des services tel que Uber, Lyft, Zipcar ou encore Relayrides.

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